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KEANU REEVES
Keanu Reeves est l'un de ces acteurs impalpables, dont on ne connaît pas grand-chose si ce n'est qu'il se présente comme un monsieur tout-le-monde, gaucher, aimant la moto et bassiste dans un groupe de musique appelé Dogstar. Toujours sous la controverse à propos de son talent et du choix de ses films, il est tour à tour adoré, injurié et respecté du public, mais continue quoi qu'il arrive à retomber sur ses pattes.
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Reeves, dont le prénom Keanu signifie en hawaïen "fraîche brise soufflant sur la montagne", est né à Beyrouth, au Liban, en 1964, d'une costumière anglaise et d'un géologue sino-hawaïen. Après la séparation de ses parents, le jeune garçon vit avec sa mère et sa sœur à New-York puis Toronto. Au lycée, il n'est pas très porté sur les études, mais prête en revanche un grand intérêt au hockey (gardien de but, on lui donne le surnom de "the wall") et au théâtre. Dès 17 ans, il décide de quitter l'école pour se consacrer à sa passion d'acteur. Après quelques représentations sur scène et une poignée de films dignes de téléfilms, il décroche en 1986 un second rôle dans Youngblood, un film sur le hockey filmé au Canada. A la suite de ce tournage lui ayant permis de s'exprimer pleinement, Keanu se dirige vers Hollywood. Dès 1987, la critique le remarque dans River's Edge. Mais son premier grand succès est sans aucun doute son interprétation de Ted Logan dans Bill and Ted's Excellent Adventure, sorti en 1989. Ce film loufoque de voyage dans le temps devient à l'époque un tel phénomène culturel que le public commence a confondre la vraie vie de Keanu et celle de son rôle de timbré à l'écran.
Notre beau Keanu va alors s'employer à casser ce personnage de Ted qui lui colle à la peau avec une série de films plus sérieux. Il joue d'abord un riche jeune homme sordide face à River Pheonix dans My own private Idaho (1991). Pour l'occasion, il se dénude intégralement et le duo de beaux jeunes hommes est tout de suite repéré par la gente féminine. Mais en cette année 1991, c'est aux côtés de Patrick Swayze qu'il marque le plus les esprits dans l'excellent Point Break de Katherine Bigelow. Entre jeans déchirés, combinaisons de surf mouillées et montées d'adrénaline, Johnny Utah balaye Ted Logan et voilà notre Keanu répertorié au rayon des beaux gosses d'Hollywood. Mais Keanu n'en démord pas pour autant, il est toujours décidé à changer de registre, à éviter de se cantonner à un seul type de rôle. Ainsi, les deux années suivantes, il donne dans les rôles en costumes. Il est tout d'abord le sexy Jonathan Harker dans le Dracula de Coppola, puis Don Jon, briseur de ménage shakespearien, dans Beaucoup de bruit pour rien de Kenneth Brannagh et enfin Siddhartha, plus connu sous le nom de Buddha, dans Little Buddha.
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Ce parcours quasi sans faute le mène tout droit à 1994 et son blockbuster Speed. Keanu est immédiatement propulsé au rang de star de films à gros budget et fait par la même occasion un carton auprès du public, surtout féminin. En 1995, le magasine People le choisit comme l'une des cinquante plus belles personnes du monde et Empire magazine comme l'une des cent stars les plus sexys de l'histoire du cinéma. Mais ce succès annonce une période de films boudés par le public, que ce soit des petits projets comme Feeling Minnesota (1996), aux côtés de Cameron Diaz, ou des grosses productions comme Johnny Mnemonic (1995). Le souffle est retombé. Pour le relancer, on lui propose un Speed 2, mais Keanu a la grande intelligence de refuser et de se tourner vers des films, certes peu importants, mais plus sympathiques comme L'associé du diable, dans lequel on le découvre sous toutes ses coutures accompagné d'une Charlize Theron tout aussi dénudée.
C'est en 1999 qu'il refait enfin surface au box-office. Le crâne rasé et plus sexy que jamais, il est Neo, le sauveur de Matrix. Le film est un succès planétaire, alliant un scénario impeccable à une technique de pointe, et se présente une fois de plus comme un pic au milieu de sa carrière en dents de scie. En effet, après la montagne Matrix, le beau Keanu est retombé dans les profondeurs du box-office. Entre l'échec personnel de The Watcher, le petit succès du pourtant très bon The Gift de Sam Raimi, le catastrophique Sweet November et le tout juste regardable Hardball, il s'est encore perdu dans trois années creuses. Déjà attendu par les plus fans, Matrix Reloaded devrait être le nouvel éclat de sa carrière, en espérant qu'il aura retrouvé avec le personnage de Neo son charisme légendaire, qu'il avait perdu dans ses deux derniers films.
